Babylonie

Babylonie, ancienne région culturelle occupant le sud-est de la Mésopotamie entre le Tigre et l’Euphrate (sud de l’Irak moderne, des environs de Bagdad au golfe Persique). La ville de Babylone ayant été la capitale de cette région pendant de nombreux siècles, le terme de Babylonie en est venu à désigner l’ensemble de la culture qui s’est développée dans la région à partir du moment où elle a été colonisée pour la première fois, vers 4 000 ans avant notre ère. Avant que Babylone n’accède à l’importance politique (vers 1850 avant J.-C.), la région était toutefois divisée en deux pays : Sumer au sud-est et Akkad au nord-ouest.

Tablette d'argile babylonienne donnant une description détaillée de l'éclipse solaire totale du 15 avril 136
Tablette d’argile babylonienne donnant une description détaillée de l’éclipse solaire totale du 15 avril 136

Tablette d’argile babylonienne donnant une description détaillée de l’éclipse solaire totale du 15 avril 136 bce. La tablette est un texte de l’année du but, un type qui énumère les données astronomiques d’une utilisation prédictive pour un groupe d’années assignées.

Courtesy of F. Richard Stephenson ; in the collection of the British Museum

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Un bref traitement de la Babylonie suit. Pour un traitement complet, voir Mésopotamie, histoire de.

L’histoire de Sumer et Akkad est une histoire de guerre constante. Les cités-États sumériennes s’affrontent pour le contrôle de la région et la rendent vulnérable aux invasions d’Akkad et de son voisin de l’est, l’Élam. Malgré la série de crises politiques qui ont marqué leur histoire, Sumer et Akkad ont cependant développé de riches cultures. On doit aux Sumériens le premier système d’écriture, le cunéiforme, les premiers codes de loi connus, le développement de la cité-État, l’invention du tour de potier, du voilier et de la charrue à semences, ainsi que la création de formes littéraires, musicales et architecturales qui ont influencé toute la civilisation occidentale.

Ce patrimoine culturel a été adopté par les successeurs des Sumériens et des Akkadiens, les Amorites, une tribu sémitique occidentale qui avait conquis toute la Mésopotamie vers 1900 avant notre ère. Sous la domination des Amorites, qui a duré jusqu’à environ 1600 av. J.-C., Babylone est devenue le centre politique et commercial de la région du Tigre et de l’Euphrate, et Babylone est devenue un grand empire, englobant tout le sud de la Mésopotamie et une partie de l’Assyrie au nord. Le souverain largement responsable de cette montée en puissance est Hammourabi (vers 1792-1750 av. J.-C.), sixième roi de la 1ère dynastie de Babylone, qui a forgé des coalitions entre les cités-États distinctes, promu la science et l’érudition, et promulgué son célèbre code de lois.

sculpture d'Hammurabi
sculpture d’Hammurabi

Sculpture en pierre représentant Hammurabi, le roi de Babylone, debout devant un dieu.

© Art Media/Heritage-Images/age fotostock

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Après la mort d’Hammourabi, l’empire babylonien décline jusqu’en 1595 av. J.-C., lorsque l’envahisseur hittite Mursil Ier détrône le roi babylonien Samsuditana, permettant aux Kassites des montagnes à l’est de la Babylonie de prendre le pouvoir et d’établir une dynastie qui durera 400 ans.

Pendant les derniers siècles du règne kassite, la religion et la littérature s’épanouissent en Babylonie, l’œuvre littéraire la plus importante de l’époque étant l’Enuma Elish, l’épopée babylonienne de la création. À la même époque, cependant, l’Assyrie se détache du contrôle babylonien et se développe en tant qu’empire indépendant, menaçant la dynastie kassite en Babylonie et, à quelques occasions, prenant temporairement le contrôle. L’Élam, lui aussi, devient puissant et finit par conquérir la majeure partie de la Babylonie, terrassant la dynastie kassite (vers 1157 av. J.-C.).

Dans une série de guerres, une nouvelle lignée de rois babyloniens, la 2e dynastie de la ville d’Isin, est établie. Son membre le plus remarquable, Nabuchodonosor Ier (règne 1119-1098 av. J.-C.), vainquit l’Élam et repoussa avec succès les avancées assyriennes pendant quelques années.

Pendant plusieurs siècles après le règne de Nabuchodonosor Ier, une lutte à trois se développa entre les Assyriens et les tribus araméennes et chaldéennes pour le contrôle de la Babylonie. Du IXe siècle à la chute de l’empire assyrien à la fin du VIIe siècle avant J.-C., les rois assyriens ont le plus souvent régné sur la Babylonie, nommant souvent des sous-rois pour administrer le gouvernement. Le dernier roi assyrien au pouvoir fut Ashurbanipal, qui mena une guerre civile contre son frère, le sous-roi de Babylone, dévastant la ville et sa population.

A la mort d’Ashurbanipal, un chef chaldéen, Nabopolassar, fit de Babylone sa capitale et institua la dernière et plus grande période de suprématie babylonienne. Son fils Nabuchodonosor II (605-562 av. J.-C.) a conquis la Syrie et la Palestine ; on se souvient surtout de lui pour la destruction de Juda et de Jérusalem en 587 av. J.-C. et pour la captivité babylonienne des Juifs qui s’ensuivit. Il a également revitalisé Babylone, en construisant les merveilleux jardins suspendus et en reconstruisant le temple de Marduk et la ziggourat qui l’accompagne.

Les Perses, sous la direction de Cyrus le Grand, ont capturé la Babylonie du dernier successeur de Nabuchadrezzar, Nabonide, en 539 bce. Par la suite, la Babylonie a cessé d’être indépendante, passant finalement en 331 av. J.-C. à Alexandre le Grand, qui prévoyait de faire de Babylone la capitale de son empire et qui est mort dans le palais de Nabuchodonosor. Après la mort d’Alexandre, cependant, les Séleucides finissent par abandonner Babylone, mettant fin à l’un des plus grands empires de l’histoire.