Chapitre 14 : Asthme aigu grave (status asthmaticus)

L’asthme aigu grave, anciennement appelé status asthmaticus, est défini comme un asthme sévère ne répondant pas à des cures répétées de traitement bêta-agoniste comme l’albutérol inhalé, le lévalbutérol ou l’adrénaline sous-cutanée. Il s’agit d’une urgence médicale qui nécessite une reconnaissance et un traitement immédiats. Des corticostéroïdes oraux ou parentéraux doivent être administrés à tous les patients souffrant d’asthme aigu sévère le plus tôt possible, car les bénéfices cliniques peuvent ne pas apparaître avant un minimum de 6 à 12 heures. Environ 50 % des épisodes sont attribuables à des infections des voies respiratoires supérieures, les autres causes étant la non-observance du traitement, l’exposition aux anti-inflammatoires non stéroïdiens chez les patients allergiques à l’aspirine, l’exposition aux allergènes (en particulier les animaux domestiques) chez les personnes gravement atopiques, l’inhalation d’irritants (fumée, peinture, etc.), l’exercice physique et l’utilisation insuffisante de corticostéroïdes inhalés ou oraux. Les antécédents du patient doivent être axés sur l’asthme aigu sévère, y compris l’utilisation actuelle de corticostéroïdes oraux ou inhalés, le nombre d’hospitalisations, de visites aux urgences, d’admissions en unité de soins intensifs et d’intubations, la fréquence d’utilisation de l’albutérol, la présence de symptômes nocturnes, l’intolérance à l’exercice, la prise actuelle de médicaments ou de drogues illicites, l’exposition aux allergènes et d’autres conditions médicales importantes. Une obstruction grave des voies respiratoires peut être prédite par l’utilisation de muscles accessoires, le pulsus paradoxus, le refus de s’incliner en dessous de 30°, un pouls >120 battements/min, et une diminution des bruits respiratoires. Les évaluations subjectives de l’obstruction des voies respiratoires par les médecins sont souvent inexactes. Des mesures plus objectives de l’obstruction des voies respiratoires par le débit de pointe (ou volume expiratoire forcé en 1 seconde) et l’oxymétrie de pouls avant l’administration d’oxygène sont généralement utiles. Les valeurs d’oxymétrie de pouls >90% sont moins souvent associées à des problèmes bien que la rétention de CO(2) et une faible Pao(2) puissent être manquées.