Communication non verbale : aspects observés lors de consultations infirmières avec des patients aveugles

PESQUISA

Communication non verbale : aspects observés lors de consultations infirmières avec des patients aveugles1

Comunicação não-verbal : aspectos observados durante a consulta de Enfermagem com o paciente cego

Comunicación no-verbal : aspectos observados durante la consulta de Enfermería con el paciente ciego

Cristiana Brasil de Almeida RebouçasI ; Lorita Marlena Freitag PagliucaII ; Paulo César de AlmeidaIII

IRN. M.Sc., programme d’études supérieures en soins infirmiers /UFC. Doctorant en soins infirmiers, Université fédérale de Ceará.
IIProfesseur titulaire, département des soins infirmiers, UFC. Chercheur du CNPq. Coordinateur du projet LabCom_Saúde/ CNPq.
IIIProfesseur. Docteur en statistiques, UFC.

ABSTRACT

Étude exploratoire-descriptive sur la communication non verbale entre les infirmières et les patients aveugles pendant les consultations infirmières aux patients diabétiques, basée sur le cadre théorique de référence de Hall. Les données ont été recueillies en enregistrant les consultations. Les enregistrements ont été analysés toutes les quinze secondes, totalisant 1 131 moments de communication non verbale. L’analyse montre une distance intime (91,0%) et une position assise (98,3%) ; aucun contact n’a eu lieu dans 83,3% des interactions. Des gestes emblématiques étaient présents, notamment des mouvements de la main (67,4 %) ; les regards s’écartaient de l’interlocuteur (52,8 %), et se centraient sur l’interlocuteur (44,4 %). Dans tous les enregistrements, une interférence considérable s’est produite au moment de l’interaction infirmière-patient. Les infirmières ont besoin de connaître et d’approfondir les études sur la communication non verbale et d’adéquation de son utilisation au type de patients accueillis lors des consultations.

Mots clés : Communication non verbale. Soins infirmiers. Cécité.

RESUMO

Estudo exploratório-descritivo sobre comunicação não-verbal entre o enfermeiro e o cego durante a consulta de enfermagem ao diabético, a partir do referencial teórico de Hall. Collecte de données avec filmage de la consultation, analysé toutes les quinze secondes, totalisant 1 131 moments de communication non verbale. L’analyse montre une distance intime (91,0%) et une posture assise (98,3%) ; dans 83,3% des interactions, il n’y a pas eu de contact. Le geste emblématique du déplacement des mains (67,4%) était présent ; le regard détourné de l’interlocuteur, (52,8%) et le regard centré sur l’interlocuteur (44,4%). Dans toutes les fusillades, il y a eu une interférence considérable au moment de l’interaction infirmière-patient. Il est conclu, que l’infirmière doit connaître et approfondir les études en communication non verbale et adapter son utilisation au type de patients assistés lors des consultations.

Clés : La communication non verbale. Les soins infirmiers. La cécité.

RESUMEN

Estudio exploratorio y descriptivo sobre comunicación no-verbal entre el enfermero y el paciente ciego durante la consulta de enfermería al diabético, desde el referencial teórico de Hall. Collecte de données avec filmage de la consultation, analysé toutes les quinze secondes, soit un total de 1 131 moments de communication non verbale. L’analyse montre une distanciation intime (91,0%) et une posture assise (98,3%), dans 83,3% des interventions il n’y a pas eu de contact. Le geste emblématique du déplacement des mains était présent (67,4%) ; le regard détourné de l’interlocuteur (52,8%) et le regard centré sur l’interlocuteur (44,4%). Dans tous les films, il y avait une interférence considérable au moment de l’interaction infirmière-patient. Il a été conclu que les infirmières doivent connaître et approfondir leurs connaissances sur les études de communication non verbale et adapter leur utilisation au type de patients suivis lors des consultations.

Mots clés : La communication non verbale. Les soins infirmiers. La cécité.

INTRODUCTION

Dans toutes les manifestations de la vie, la communication est présente et représente un élément essentiel pour l’interaction entre les êtres humains. Le processus de communication est un instrument fondamental de l’expérience sociale. Ainsi, pour qu’il y ait communication, la compréhension doit exister car, de cette façon, les idées, les images et les expériences seront déplacées vers un espace commun (1). Dans ce processus, des relations sociales sont établies, comprises dans la communication interpersonnelle, où des expériences, des sentiments, des émotions et des découvertes sont échangés. Fondamentalement, la communication peut être classée comme verbale et non verbale (2). Alors que la communication verbale est totalement volontaire, le type non verbal peut être une réaction involontaire ou un acte communicatif intentionnel.

La communication non verbale fait référence aux messages envoyés par des actions et des comportements humains au lieu de mots, représentant la majorité des messages envoyés et reçus, à travers les expressions faciales, les manières, la voix, l’attitude et les vêtements. Ce type de communication se produit principalement dans les rencontres personnelles.

Les signes non verbaux peuvent être classés comme suit : cinétique, proxémique et paralinguistique. La cinétique étudie les mouvements du corps, la proxémique étudie la position du corps et les relations spatiales et la paralinguistique se concentre sur l’étude de la voix et de la vocalisation. De nombreux comportements non verbaux sont liés entre eux dans un message, car un seul mouvement corporel en soi communique rarement un sens (3).

Dans la prestation de soins infirmiers aux patients, la communication facilitera l’atteinte des objectifs de soins(4). La communication doit être considérée dans le contexte relationnel dans lequel elle se produit, car elle n’a pas de sens lorsqu’elle est retirée de son contexte. Elle doit être planifiée en fonction des clients, de chaque interaction et de chaque personne en particulier.

Dans les consultations aux personnes aveugles, les infirmières peuvent adopter des techniques thérapeutiques, comme l’utilisation du silence par exemple, car la communication non verbale se produit également dans ces moments et valide les messages envoyés et reçus par les deux parties. Dans cette interaction, les infirmiers voyants perçoivent à la fois la communication verbale et non verbale envoyée par les aveugles. Toutefois, ces professionnels doivent faire attention à leur expression gestuelle, car les signes non verbaux qu’ils envoient aux aveugles ne font pas référence à ce qu’ils expriment verbalement. D’autre part, les signes non verbaux envoyés par les aveugles peuvent avoir une signification différente pour une personne voyante, car cela dépendra du contexte social et des expériences visuelles ou non que les personnes vivent à travers la vie.

La déficience visuelle peut entraver la relation infirmière-patient et compromettre le travail de ces professionnels dans l’orientation du patient, l’adhésion au traitement, la compréhension et l’interprétation de la communication. Elle interfère avec la communication infirmière-patient en aveugle, car la vision est l’un des principaux sens dans la réception de la communication non verbale. Ainsi, cette étude visait à analyser la communication non verbale des infirmières avec les patients aveugles lors des consultations infirmières (7).

Cadre théorique

Des universitaires ont étudié la communication non verbale, également connue sous le nom de théorie des signes non verbaux. Dans cette étude, nous avons choisi la théorie de la proxémie de Hall (6), qui évalue la posture corporelle et les relations spatiales des individus comme une élaboration de la culture dans laquelle ils sont insérés.

Cette théorie recommande huit facteurs analytiques, qui constituent ses catégories primaires : 1) Posture-genre : le sexe des participants et la position de base des interlocuteurs (debout, assis, couché). 2) Axe sociofugal-sociopetal : alors que le premier décourage l’interaction, le sociopetal implique le contraire ; l’angle des épaules est analysé par rapport à l’autre personne, et la position des interlocuteurs comme face à face, dos tourné ou tout autre angle. 3) Kinesthésique : contact physique à courte distance, tel que le toucher ou le frôlement de la peau et le positionnement des parties du corps. 4) Comportement de contact : relations tactiles, telles que caresser, saisir, sentir, tenir de manière prolongée, presser contre, toucher par endroits, effleurer accidentellement ou aucun contact physique. 5) Code visuel : le mode de contact visuel dans les interactions, comme les yeux dans les yeux, ou l’absence de contact. 6) Code thermique : chaleur perçue par les interlocuteurs. 7) Code olfactif : caractéristiques et degré de l’odeur perçue par les interlocuteurs. 8) Volume de la voix : perception du volume et de l’intensité de la voix par les interlocuteurs.

En plus d’étudier différents types de signes et de traits distinctifs liés à l’utilisation de l’espace dans les relations humaines, la proxémique considère quatre distances interpersonnelles : la distance intime (de 0 à 50cm), impliquant le contact physique, la chaleur humaine, la transmission des odeurs et les rencontres personnelles les plus intimes ; la distance personnelle (de 50cm à 1,20m) : bien que proche, le contact physique peut ne pas avoir lieu et les odeurs et la chaleur corporelle ne sont plus ressenties. Dans la distance sociale (de 1,20m à 3,60m), il n’y a pas de contact physique, mais un contact visuel avec l’interlocuteur ; la distance publique (plus de 3,60m) se produit dans les discours publics et les conférences, sans contact visuel individuel mais collectif.

Méthodes

Cette étude exploratoire, descriptive et quantitative a analysé la communication non verbale entre les infirmières et les patients aveugles afin de soutenir les interventions et les améliorations de la qualité de la prestation de soins à ces clients. Le projet a été élaboré conformément aux directives du Conseil national de la santé pour la recherche impliquant des êtres humains, telles qu’établies dans la résolution 196/96 du ministère brésilien de la Santé (6), et approuvé sous le protocole n° 327/04. La collecte des données a commencé après que les infirmières, les patients aveugles et leurs accompagnateurs aient signé la clause de consentement libre et éclairé.

La recherche a été menée dans une unité de santé secondaire de Fortaleza-CE, qui est une institution de référence de l’État pour les soins du diabète et de l’hypertension (5). Les infirmières ont été incluses si elles dispensaient des soins aux patients diabétiques, une maladie qui peut provoquer des maladies oculaires comme la cataracte, le glaucome et la rétinopathie diabétique. Le choix de ce service est justifié par le fait que des
diabétiques aveugles étaient suivis dans l’établissement. Ces diabétiques aveugles ont été sélectionnés par le biais d’un échantillon de convenance, comprenant des patients ayant un diagnostic médical de cécité, suivis par des infirmières qui ont accepté de participer à la recherche. Les critères d’inclusion étaient la cécité et l’âge supérieur à 18 ans, en considérant l’éthique et l’aptitude à la prise de décision.

Les données ont été recueillies entre février et avril 2005, en utilisant une caméra pour filmer les consultations infirmières entre l’infirmière et le patient aveugle. Ainsi, les données non verbales ont été archivées pour l’analyse. Les enregistrements ont été réalisés dans la salle de consultation infirmière. La caméra était positionnée stratégiquement sur un trépied fixe. Pendant les soins, un chercheur est resté à l’intérieur de la salle de consultation, sans interférer avec la communication.

L’instrument d’analyse des données pour évaluer la communication non verbale des infirmières avec les aveugles a été élaboré sur la base du cadre théorique de référence de Hall (7) et a été appelé Non-Verbal Nurse-Blind Communication (CONVENCE)(8). Le CONVENCE évalue la distance spatiale, en tant que première catégorie ou variable, divisée en quatre sous-catégories. Celles-ci sont : 1. La distance, classée comme intime, personnelle, sociale et publique ; 2. la posture, délimitée comme : debout, assis, couché ; 3. l’axe, identifié comme : face à face, dos tourné, autre angle, sociofugal et sociopetal ; 4. le contact, appelé : toucher, caresser, saisir, sentir, tenir de façon prolongée, presser contre, toucher ponctuel, frôler accidentellement et aucun contact physique. La deuxième catégorie, le comportement social, a été subdivisée en : 1. Gestes emblématiques, classés comme résister, bouger les mains et autres ; 2. Gestes d’illustration : complétant ou non la communication verbale ; 3. Gestes de régulation : hochements de tête, mouvements des yeux et autres. La troisième catégorie, appelée Comportement facial, contenait : perplexité, dégoût, joie, peur, colère, tristesse et autres. La quatrième catégorie, Code visuel, couvrait deux subdivisions : Ouverture des yeux : surprise, joie, tristesse et autres ; et Direction des yeux : centrés sur l’orateur ou déviés de celui-ci. La cinquième, l’intensité sonore de la voix, était classée en chuchotement, cri, normal et silence.

Les enregistrements ont été analysés par trois experts, qui ont regardé les films et évalué les catégories non verbales de l’instrument de communication. Les niveaux d’accord entre les réponses des experts se situaient autour de 80%. Les chercheurs adoptent ce taux, notamment parce que la subjectivité de cette ligne de recherche ne permet jamais une fiabilité tranchée entre les experts (8).

Tous les experts ont vu la version complète du film et, après cette phase, l’ont analysé comme établi précédemment. Les données ont été analysées sous forme de fréquences absolues à travers un tableau univarié avec des fréquences relatives et des pourcentages, traités dans le logiciel Stats Direct (ST).

Résultats

Nous avons analysé cinq consultations, réalisées par quatre infirmières. Chaque enregistrement a été analysé toutes les quinze secondes, totalisant un échantillon de 1 131 analyses de communication non verbale. La durée moyenne des enregistrements était de dix-neuf minutes, variant entre quinze et vingt-quatre minutes.

Le tableau 1 montre les fréquences absolues et les pourcentages des catégories de signes non verbaux analysés grâce au CONVENCE.

Discussion

Les personnes aveugles ont le droit de recevoir des soins infirmiers spécialisés. Pour que ces soins soient efficaces, les infirmières doivent développer des compétences spécifiques pour communiquer avec les aveugles. Cela peut préserver et augmenter l’efficacité des soins de santé (5). Comme mentionné ci-dessus, la communication non verbale permet l’expression directe des sentiments et des émotions, et ses fonctions sont de compléter, de contredire et de remplacer la communication verbale (9).

Lors des relations interpersonnelles, comme lors des consultations infirmières, l’expression de ces signes non verbaux peut être perçue. Les distances maintenues dans une interaction peuvent varier en fonction de la culture et des caractéristiques des personnes (sexe, stature). La distance idéale pour les Latinos et les Européens pour tenir un dialogue est différente. Une distance très proche peut être considérée comme une intrusion dans l’intimité de chacun, tandis qu’une distance trop importante peut être interprétée comme un manque d’intérêt.

Les experts ne sont pas d’accord sur le volume sonore de la voix et les sous-catégories gestes emblématiques et réglementaires et ouverture oculaire. On peut en déduire que ce résultat provient du grand nombre de réponses non observées pendant les scènes. Le volume de la voix renvoie à une réponse plus subjective car, selon un expert, l’infirmière parlait normalement, tandis qu’un autre considérait qu’elle chuchotait et vice-versa. En outre, l’intensité sonore a été influencée par la technique d’enregistrement et le type d’environnement, car les enregistrements ont été réalisés dans l’environnement réel de consultation.

En ce qui concerne la distance spatiale, la distance intime (91%) a prévalu, suivie de la distance personnelle (7,9%) et des cas où l’infirmière n’a pas été vue ou n’est pas apparue sur l’image (1,1%). L’infirmière doit garder une distance qui démontre son intérêt (10). Na attitude capable d’induire un rapprochement peut être très importante lors d’un premier contact, lorsque la relation infirmière-patient n’existe pas encore (11).

Lors des consultations, la position assise était prédominante (98,3%) dans les images analysées. Lorsque l’émetteur et le récepteur conservent la même attitude, cela signifie qu’ils sont en phase, qu’ils partagent le même rythme, le même niveau d’intérêt et le même mouvement. La posture révèle le type de relation établie avec l’autre, démontrant la maîtrise ou la soumission, la territorialité, l’intensité de la relation et les tentatives de renforcer le lien (5). Lors des consultations infirmières, la position assise est confortable pour réaliser l’anamnèse, consigner dans le dossier du patient ce qu’il dit et exprime, mesurer le taux de glucose et vérifier la tension artérielle. La littérature recommande que la posture adéquate manifeste la disponibilité (10).

La position du corps reflète les pensées et les sentiments. Ces derniers sont communiqués par le langage du comportement (12). En ce qui concerne l’axe/la position, 57% des interactions étaient liées à un autre angle, 39,3% à la position face à face, et absente/autre dans 3,7%. En ce qui concerne la position des épaules vers l’autre personne, parmi le nombre total d’interactions, 78,9 % étaient encourageantes ou sociopétales, 18 % étaient décourageantes ou sociofuges, et cet aspect était absent dans 3,1 %. Dans un environnement restreint, on a tendance à moins regarder l’autre personne (9). Par conséquent, les positions les plus détectées pendant les consultations étaient des angles différents entre l’émetteur et le récepteur.

L’évaluation du contact a montré des interactions sans aucun contact (83,3%), mais un toucher ou un contact localisé s’est produit dans 12,4%. Le contact des êtres humains avec le monde commence par les sens, qui sont capables de transmettre le plaisir et le déplaisir (13).

Toucher les objets permet d’avoir une perception précise de leurs formes et de leurs textures. Cette sensation n’est pas seulement limitée à la main, mais s’étend à tout le corps humain (13). Parmi toutes les sensations, le toucher est vécu de manière plus personnelle et peut être défini comme la faculté de la peau à émettre et à détecter des sentiments. Comme il est extraordinairement développé, on pense que, dans le passé, le toucher a contribué de manière décisive à la survie de l’humanité. Et il joue toujours un certain rôle à cet égard. Les aveugles, par exemple, perçoivent la lumière du jour ou le froid de la nuit grâce aux sensations thermiques (6).

Le toucher peut avoir différentes significations pour les infirmières comme pour les patients. Lorsqu’il est utilisé comme objet d’humanisation des soins, il peut devenir une source de soutien pour minimiser la souffrance des patients et créer un lien affectif, dans le but de délivrer une meilleure forme de soins (14). Un toucher ferme et sécurisant vaut plus que des mots (15). Les infirmières doivent être conscientes de l’importance de cette ressource dans l’humanisation des soins pour les clients et doivent l’utiliser efficacement, afin d’éviter de la transformer en un acte mécanique, une source de distanciation entre les infirmières et les patients et une barrière dans le processus de communication.

Le comportement social comprend les gestes emblématiques, illustratifs et réglementaires. Les gestes emblématiques sont culturels, appris et peuvent exprimer directement ce qui est prononcé verbalement. Ces gestes sont soutenus par différentes parties du corps, principalement les membres supérieurs et la tête. Les caractéristiques de cette gestualité sont présentes dans un large éventail de cultures (9). Dans cette recherche, le geste le plus observé est le fait de bouger ses mains (67,4%).

Les personnes bougent leurs mains lorsqu’elles font face à des difficultés pour s’exprimer ou lorsque leurs efforts pour se faire comprendre sont énormes (16). Les infirmières gesticulaient pour essayer de faire comprendre au patient aveugle ce qui était exprimé. Comme les patients aveugles n’ont pas de capacité visuelle, ces professionnels doivent être attentifs à explorer d’autres formes de communication.

Les gestes illustratifs s’apprennent par imitation. Ils accompagnent le discours en soulignant un mot ou une phrase prononcée (9). Ce type de gestes fait référence aux signes envoyés par les mains et les bras. Il peut y avoir plus de 700 000 signes différents (16). Les gestes d’illustration des infirmières complétaient (50%) ou ne complétaient pas (45,1%) la communication verbale.

Les gestes régulateurs règlent et maintiennent la communication entre les personnes et guident l’émetteur de manière à poursuivre, répéter, élaborer et donner l’opportunité à d’autres personnes de parler (16). Aucun contact/non observé a été identifié dans 51,4%, les mouvements des yeux dans 24,1% et les hochements de tête dans 15,6%, tandis que cet aspect était absent ou d’autres catégories ont été observées dans 8,9%. Le fait de hocher la tête renforce le discours de l’autre personne et le fait de déplacer les yeux vers cette personne renforce le discours, tandis que le fait de les dévier inhibe. Ces gestes sont à la périphérie de notre conscience et, par conséquent, ils sont difficiles à inhiber, les mouvements du corps de l’ad sont involontaires. Le reste du corps et sa position envers les autres personnes révèlent ce qui est inconscient chez l’individu (10).

Le visage est la partie la plus exposée du corps humain, où les émotions sont plus explicites et plus clairement démontrées. L’étude des expressions faciales humaines est difficile, car les mouvements sont souvent extrêmement subtils et éphémères et parce qu’ils sont innés ou héréditaires, bien qu’ils puissent être partiellement modifiés par l’apprentissage ou l’imitation (17).

Certaines expressions sont facilement reconnaissables, mais chaque personne peut les juger différemment, en fonction de sa capacité d’imagination et de sa façon d’agir. Les expressions sont mieux analysées lorsqu’elles ne sont pas influencées par l’imagination. De plus, les muscles faciaux sont assez déroutants. Leur structure physique est très variable, il est donc difficile de trouver des muscles égaux chez une demi-douzaine d’individus (17). L’étude des expressions faciales d’enfants aveugles et sourds a permis d’observer le sourire, le rire, la colère et quelques autres expressions fondamentales, ce qui a démontré que ces comportements sont innés. De plus, d’un point de vue culturel, les principales expressions mimiques exposées par des personnes de différents pays présentent d’importantes similitudes (18).

Les expressions faciales des infirmières pendant les consultations n’ont pas été observées (44,1%), ou ont montré de l’attention (13,7%) et de la joie (8,6%), ou étaient absentes/autres (33,6%). Les expressions faciales sont liées au contexte dans lequel se déroule l’interaction. Le visage est également considéré comme le meilleur « menteur » dans la communication non verbale, car c’est la zone du corps dont les gens sont le plus conscients et où les tentatives de contrôle sont les plus constantes (9). Les mouvements du visage donnent de la vivacité et de l’énergie aux mots, révélant les pensées et les intentions mieux que les mots eux-mêmes (17). Par conséquent, les infirmières doivent principalement observer le visage des patients (4).

Les patients aveugles ne sont pas capables de percevoir visuellement ce que les infirmières expriment à travers leur visageo mais explis exposta do ser humano e onde as emoçcesso comunicativo./APOSTILA_COMN_mpreender o mundo d. Les infirmières peuvent toutefois évaluer l’efficacité de leur communication avec les patients en observant leurs expressions faciales. Cependant, l’expression faciale des aveugles peut être pauvre en termes de communication, car ils ne perçoivent pas les expressions de l’autre personne, ce qui entraîne des difficultés pour communiquer ces expressions (19). Mais c’est grâce à cette compréhension que les besoins réels des patients sont évalués et qu’un plan d’action individualisé peut être programmé, en considérant la personne dans son ensemble (20). D’où la nécessité d’approfondir les connaissances sur la communication non verbale en vue d’une relation interpersonnelle efficace.

Les regards méritent également d’être soulignés dans le visage humain, en raison du large éventail de signes qu’ils peuvent émettre (21). La catégorie Code visuel est analysée par l’ouverture oculaire et la direction des yeux. Dans cette étude, seules les infirmières ont été observées dans ce sens, car les personnes aveugles ne réagissent pas à ce stimulus. Ainsi, soit le contact n’a pas été observé ou n’a pas eu lieu (77,2%), soit les films montraient de la joie (4,7%), de l’attention (4,5%) et de l’absence/autre (13,9%). Les regards peuvent transmettre d’innombrables messages, notamment l’intérêt, le désintérêt, l’encouragement, l’attention et la joie, et peuvent même
définir le domaine. Une autre fonction importante des regards est d’établir et de réguler le flux de la conversation (22).

Les yeux révèlent souvent ce qui est caché dans l’âme et peuvent susciter des sentiments émotifs comme l’amour, la sympathie, l’enthousiasme et la fatigue (23). La sous-catégorie de la direction des yeux a enregistré : dévié de l’interlocuteur (52,8%), centré sur l’interlocuteur (44,4%) et absent (2,8%). Il est connu que maintenir le contact visuel signifie éviter de dévier fréquemment le regard, ce qui ne veut pas dire regarder fixement, car un bon contact suggère un intérêt pour l’écoute de l’autre personne. Le fait de dévier fréquemment le regard suggère une réticence ou un malaise à être avec la personne. Lorsque les regards sont un peu plus intenses, cela suggère que la personne est sûre d’elle, sincère et interactive, ce qui favorise l’approfondissement de la relation interpersonnelle (11). Les infirmières ne peuvent pas s’attendre à ce que les aveugles réagissent à un regard, car il existe un obstacle qui empêche ce contact visuel, bien que cela ne signifie pas un manque d’interaction et d’harmonie pendant les soins (19).

La cinquième catégorie envisagée dans l’analyse de la communication non verbale des infirmières avec les patients aveugles est le ton de la voix, qui se traduit par : un ton normal (66%), le silence (32,3%) et absent/autre (1,7%). Le ton de la voix et les gestes renforcent le discours ; ils constituent l’une des formes les plus élaborées de l’interaction humaine (12). L’acte d’écouter les autres personnes est une attitude de communication non verbale insérée dans les relations interpersonnelles, qui est essentielle pour parvenir à une meilleure compréhension entre les personnes impliquées dans le processus (24), car les êtres humains sont beaucoup plus bavards que capables d’écouter (13). L’écoute est efficace lorsque le récepteur est capable de discerner et de comprendre le sens du message émis par l’autre (25).

L’acte d’enseigner et de guider nécessite des personnes qui apprennent et savent écouter (26). L’écoute active est une technique qui doit être apprise et pratiquée, principalement par les professionnels en contact avec le public, comme les infirmières dans cette étude (25,26). Les infirmières doivent écouter les patients de manière active et critique en vue d’une communication positive. L’écoute nécessite de maintenir le silence, de démontrer de l’intérêt et, principalement, d’apprendre à contrôler les sentiments, les émotions et les préjugés (9).

CONCLUSION

Les infirmières doivent connaître et approfondir les études sur les théories de la communication non verbale et adapter son utilisation au type de clients qu’elles fréquentent lors des consultations. Ces professionnels devraient évaluer leur comportement, leurs gestes et leurs attitudes, en bref, leur communication non verbale, en vue de réaliser des interventions efficaces auprès des patients aveugles. En outre, les infirmières devraient obtenir des connaissances plus approfondies sur le comportement des personnes aveugles afin de décoder les signes non verbaux qu’elles envoient, car ceux-ci peuvent être exprimés différemment des personnes voyantes.

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