Des macaronis au fromage avant une coloscopie ? Oui ! Vous pouvez manger des aliments solides la veille de vous faire examiner

Si vous avez déjà subi une coloscopie, vous apprécierez cette nouvelle. Si vous n’avez jamais subi de coloscopie, croyez-moi, cette nouvelle change la vie, ou du moins une journée dans votre vie :

Vous pouvez manger des aliments solides la veille de l’intervention !

C’est vrai. Vous n’avez pas à vous affamer en ne consommant que des liquides clairs comme du bouillon et des Popsicles (et même pas au goût de cerise, car ils ont la couleur de, eh bien, vous savez) pour vous préparer à une coloscopie. Même l’organisation professionnelle des médecins qui pratiquent les coloscopies le dit.

Qui le savait ? Pas moi, jusqu’à ce que je parle avec le Dr Jason Samarasena, directeur de l’imagerie endoscopique avancée au H.H. Chao Comprehensive Digestive Disease Center de l’Université de Californie Irvine. Samarasena a présenté les résultats d’une recherche (voir page 60 ici) sur la préparation alimentaire d’une coloscopie lundi après-midi à San Diego lors de la « Digestive Disease Week », une réunion scientifique annuelle parrainée par quatre organisations professionnelles de médecins qui dépistent et traitent ces affections.

« Si vous demandez à beaucoup de gastro-entérologues, ils seraient également surpris », a-t-il dit.

Samarasena a souligné que la ligne directrice la plus récente de l’American Society for Gastrointestinal Endoscopy sur la question, publiée en janvier 2015, n’exige pas que les patients ne consomment que des liquides clairs avant une coloscopie.

« Le plus souvent, un régime liquide clair est conseillé pour la journée précédant la coloscopie », selon la ligne directrice. « Cependant, il n’est pas clair si un liquide clair la veille de la coloscopie présente des avantages par rapport à un régime pauvre en fibres en termes de qualité de préparation. » Un régime à faible teneur en résidus, qui est pratiquement la même chose qu’un régime à faible teneur en fibres, « s’est révélé au moins aussi efficace qu’un régime à base de liquide clair et associé à une plus grande satisfaction des patients », note l’organisation.

aliments tels que des macaronis au fromage la veille de subir une coloscopie. (AP Photo/Matthew Mead)

Sauf les cancers de la peau, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes et les femmes des États-Unis, selon l’American Cancer Society. La société prévoit que cette année, 95 270 Américains seront diagnostiqués avec un cancer du côlon, 39 220 avec un cancer du rectum. Et le cancer colorectal est la troisième cause de décès liés au cancer aux États-Unis lorsque vous considérez les hommes et les femmes séparément, la deuxième cause lorsque vous les combinez.

Mais le taux de mortalité a diminué depuis plusieurs décennies, en partie grâce au dépistage par coloscopie, qui permet de trouver des polypes colorectaux et de les enlever avant qu’ils aient une chance de se transformer en cancer. Ces polypes sont assez courants – un tiers des Américains de plus de 65 ans en sont atteints, selon la Health Resources and Services Administration, qui fait partie du Department of Health and Human Services. La coloscopie permet également de détecter les cancers précoces, ce qui améliore les chances de guérison. Dans un projet de document publié en octobre dernier, le groupe de travail américain sur les services préventifs a réaffirmé sa recommandation de 2008 selon laquelle les adultes présentant un risque moyen de développer un cancer colorectal doivent subir un dépistage à partir de 50 ans et jusqu’à 75 ans.

Le mantra des liquides clairs découle de la nécessité de s’assurer que rien n’obstrue la vue du médecin pendant la coloscopie, ce qui irait en quelque sorte à l’encontre de son objectif. Mais exiger des liquides clairs pourrait également contribuer au fait que le dépistage du cancer colorectal est à la traîne par rapport au dépistage d’autres cancers. En 2012, plus d’un Américain sur quatre âgé de 50 à 75 ans n’avait jamais subi de dépistage du cancer colorectal, selon un rapport de 2013 des Centers for Disease Control and Prevention.

Beaucoup de personnes trouvent que se préparer à une coloscopie – ne boire que des liquides clairs et boire une grande quantité d’une solution de nettoyage des intestins ou prendre des laxatifs spéciaux – est pire que la procédure elle-même.

« Je pense qu’il y a une combinaison de raisons pour lesquelles les gens ne veulent pas subir une coloscopie », a déclaré Samarasena. « Certaines personnes ne se sentent vraiment pas bien si elles ne mangent pas. »

L’insatisfaction des patients l’a incité à examiner si un régime liquide clair avant une coloscopie était vraiment nécessaire, a déclaré Samarasena. « Nous avons entendu tellement de plaintes au sujet des liquides clairs pendant des années et des années. »

Lui et ses collaborateurs ont assigné au hasard 83 adultes à un régime liquide clair ou à un régime à faible résidu (« résidu » désigne les aliments non digérés, comme les fibres, qui composent les selles) pendant toute la journée précédant leur coloscopie dans l’un des deux hôpitaux, dont l’un était un centre médical des Anciens combattants.

Les patients affectés au régime à faible teneur en résidus ont été informés qu’ils pouvaient manger des quantités modérées d’aliments populaires tels que les œufs, la viande de déjeuner, le pain blanc, les bagels ordinaires et le fromage à la crème, la crème glacée, le beurre, le blanc de poulet et le riz blanc. Ils n’étaient pas censés manger du pain ou des céréales complètes, des fruits, des légumes, des noix, du pop-corn et d’autres aliments riches en fibres.

Sans surprise, les patients affectés au régime à faible teneur en résidus ont déclaré avoir moins faim la veille de leur coloscopie et être moins fatigués le matin de l’intervention. Et un énorme 97% d’entre eux se sont déclarés satisfaits de ce régime, contre seulement 46% du groupe soumis au régime liquide clair.

« En tant que régime alimentaire moins restrictif, le régime à faible teneur en résidus peut contribuer à améliorer la participation des patients aux programmes de dépistage du cancer colorectal », ont noté les chercheurs.

Plus encore, le groupe soumis au régime à faible teneur en résidus avait en fait des côlons plus propres, comme l’ont jugé des médecins non impliqués par ailleurs dans l’étude, qui ont regardé les bandes vidéo des procédures sans savoir quel régime les patients avaient suivi la veille. Selon Samarasena, les personnes qui suivent un régime à base de liquides clairs pourraient finir par ne pas boire beaucoup de liquide. « Ils ne stimulent pas vraiment l’intestin » autant que les personnes qui mangent des aliments à faible résidu.

En mars, un couple de collaborateurs de Samarasena, le Dr Douglas Nguyen et le Dr M. Mazen Jamal, ont coécrit une méta-analyse de neuf autres études comparant les liquides clairs uniquement à un régime à faible résidu le jour précédant une coloscopie. Ils ont conclu que ces études montraient que les patients préféraient le régime à faible teneur en résidus, qui était tout aussi sûr et efficace pour nettoyer le côlon que les liquides clairs.

« Je pense que maintenant je suis définitivement un croyant (du régime à faible teneur en résidus avant la coloscopie), et beaucoup de mes collègues le sont », a déclaré Samarasena, qui continue à mener des recherches dans ce domaine. « Les patients, eux, adorent ça. C’est vraiment comme le jour et la nuit. « 

Ou du bouillon et des bagels.

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