Le rôle de l’AMP cyclique dans le contrôle du métabolisme des glucides

Abstrait

L’AMP cyclique joue un rôle important dans la régulation du métabolisme en général. Dans la présente revue, l’accent a été mis sur le métabolisme des glucides, mais le métabolisme des lipides a également été abordé dans une certaine mesure. Le rôle principal de l’AMP cyclique dans plusieurs tissus semble être de faciliter ou de promouvoir la mobilisation des réserves de glucose et d’acides gras. Dans le foie, le glucagon et les catécholamines provoquent une augmentation du taux intracellulaire d’AMP cyclique en stimulant l’adényl cyclase. Cette augmentation du taux d’AMP cyclique entraîne une augmentation nette de la production hépatique de glucose par au moins trois mécanismes : stimulation de l’activation de la phosphorylase, suppression de l’activité de la glycogène synthétase et stimulation de la néoglucogenèse. Les catécholamines stimulent également l’adényl cyclase dans les muscles et le tissu adipeux. Parmi les principaux effets de l’AMP cyclique dans ces tissus figurent la glycogénolyse dans les muscles et la lipolyse dans le tissu adipeux.

Un autre rôle de l’AMP cyclique est de renforcer ou de favoriser la libération d’insuline par les cellules bêta du pancréas. L’insuline se déplace ensuite vers le foie et le tissu adipeux pour supprimer l’accumulation d’AMP cyclique, et peut également antagoniser l’action de l’AMP cyclique dans le muscle. L’AMP cyclique apparaît ainsi comme un médiateur des actions de plusieurs hormones cataboliques ainsi que comme un promoteur de la libération d’une hormone anabolique qui agit en partie en s’opposant à l’AMP cyclique.

Puisque l’AMP cyclique est impliqué dans la libération ainsi que dans plusieurs des actions de l’insuline, le rôle possible de l’AMP cyclique dans le diabète a été discuté. Le diabète sucré humain est reconnu comme le résultat d’un défaut génétique de base, dont la nature n’est pas définie. Un faisceau de preuves implique l’épaississement de la membrane basale comme un événement précoce dans la pathogénèse du diabète. Une étude plus approfondie de la formation et de la dégradation de la membrane basale pourrait donc conduire à une meilleure compréhension du défaut génétique. On ignore actuellement si l’AMP cyclique joue ou non un rôle régulateur dans la synthèse de la membrane basale.

Un autre défaut reconnaissable chez les prédiabétiques est la libération défectueuse d’insuline en réponse à la perfusion de glucose. Cela pourrait être secondaire à l’épaississement de la membrane basale, mais il existe également des preuves que le mécanisme de l’AMP cyclique pourrait être défectueux. A un autre niveau, le rôle de l’AMP cyclique est plus évident : la carence en insuline laisse sans opposition l’action des hormones qui stimulent la production d’AMP cyclique, contribuant ainsi à la pléthore de glucose et à la cétose si souvent observées aux derniers stades de la maladie.