Manger du poisson 2 à 3 fois par semaine est recommandé : Et si on en mangeait tous les jours ?
Alors que les directives gouvernementales exhortent tout le monde à manger du poisson deux fois par semaine pour des bienfaits sur le cœur et le cerveau, on peut se demander : Si deux jours de poisson, c’est bien, est-ce que manger du poisson tous les jours est encore mieux ?
C’est une question à laquelle les experts n’ont pas encore complètement répondu. Et c’est un peu compliqué, car il ne s’agit pas seulement d’une question de santé, mais aussi d’une question environnementale. Pour faire simple, il n’y a probablement pas assez de poissons dans la mer pour que tout le monde puisse manger des fruits de mer tout le temps.
Mais, selon les experts, manger des fruits de mer plus de deux fois par semaine, pour la plupart des gens, peut être bon pour la santé.
« Pour la plupart des individus, c’est très bien de manger du poisson tous les jours », a déclaré Eric Rimm, professeur d’épidémiologie et de nutrition et directeur de l’épidémiologie cardiovasculaire à la Harvard School of Public Health. « Et il est certainement préférable de manger du poisson tous les jours que de manger du bœuf tous les jours. »
Cependant, dit Rimm, il y a certains groupes – les femmes enceintes, par exemple – qui ne devraient pas manger certains types de poisson tous les jours. Les poissons plus gros et à la durée de vie plus longue comme l’espadon et le thon ont tendance à bioaccumuler des toxines, comme le mercure, a-t-il expliqué.
« Et ce n’est pas génial pour un fœtus en développement », a déclaré Rimm. Pour la même raison, la consommation quotidienne de ces types de poissons n’est pas non plus bonne pour les enfants, a-t-il ajouté.
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Le mercure est beaucoup moins problématique chez les petits poissons dont la durée de vie est plus courte, selon Theresa Sinicrope Talley, chercheuse au California Sea Grant à la Scripps Institution of Oceanography de l’Université de Californie à San Diego.
Le mercure ne causera pas de dommages durables chez les adultes, bien qu’il puisse provoquer des effets neurologiques temporaires.
« Il existe des rapports anecdotiques provenant d’endroits où les gens mangent du poisson tous les jours, de patients se plaignant de problèmes neurologiques, comme des étourdissements ou des problèmes de concentration », a déclaré Rimm. « Il s’agirait de personnes mangeant peut-être des sushis ou du thon deux fois par jour. Vous leur dites d’arrêter, et bien sûr, les niveaux de mercure diminuent. » Lorsque cela se produit, a dit Rimm, les symptômes passent.
Pour ce qui est de savoir si manger du poisson tous les jours est encore plus sain que deux fois par semaine, la science n’est pas encore au point à ce sujet, a dit Rimm.
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« La plupart des données scientifiques ne portent pas sur la consommation quotidienne », a-t-il expliqué. « Mais de très nombreuses études ont montré que ceux qui en consomment quelques fois par semaine ont un taux plus faible de crises cardiaques mortelles par rapport à ceux qui n’en mangent pas. »
Les scientifiques attribuent la plupart des bienfaits du poisson pour la santé cardiaque aux acides gras oméga-3. Il a également été démontré que ces nutriments améliorent la cognition chez les adultes et aident au développement du cerveau des bébés.
Pour ce qui est des questions environnementales, elles sont un peu plus épineuses. Certains experts ont suggéré que nous pourrions vider les mers de poissons d’ici 2050 si nous augmentons la quantité que nous mangeons.
« Même pour que les gens mangent du poisson deux fois par semaine, nous devons accélérer la pisciculture », a déclaré Rimm.
Les poissons d’élevage sont-ils aussi nutritifs que les poissons sauvages ? « Cela dépend complètement du poisson », a déclaré Rimm. « Dans certains cas, les poissons d’élevage sont plus sains parce qu’ils sont nourris avec plus d’oméga-3 par le biais de leur alimentation que ne le serait un poisson pêché à l’état sauvage. »
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En effet, les fermes piscicoles sont en augmentation dans le monde entier, a déclaré Daniel D. Benetti, professeur et directeur de l’aquaculture au département des écosystèmes & société de l’Université de Miami. « En 2015, nous avons franchi une étape majeure », a déclaré Benetti. « Nous produisons plus de fruits de mer que de bœuf : 66 millions de tonnes métriques de fruits de mer contre 63 millions de tonnes métriques de bœuf. »
Les fermes piscicoles deviennent également plus respectueuses de l’environnement. Jusqu’à présent, l’un des plus gros reproches faits aux poissons d’élevage concernait ce que les agriculteurs donnaient à manger aux poissons – à savoir d’autres poissons.
Mais cela est en train de changer et c’est l’économie qui motive ce changement, selon Benetti.
Les chercheurs ont essayé de concevoir des aliments en granulés qui contiennent plus de soja que de poisson. Il s’avère que c’est beaucoup moins cher que de nourrir les animaux avec 100 % de farine et d’huile de poisson, dit Benetti. L’astuce consiste à donner un bon goût aux granulés. » Nous trompons les poissons en leur faisant croire qu’ils mangent uniquement de la farine et de l’huile de poisson « , dit-il.
Pour autant, les fermes piscicoles ne sont pas la solution complète, a déclaré Talley.
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Les consommateurs devraient également envisager d’élargir leurs horizons gustatifs pour inclure des poissons plus petits, des crustacés, des mollusques et même des algues, a-t-elle dit, leur donnant l’avantage supplémentaire d’une alimentation plus diversifiée – qui est également plus saine.