Soyez le témoin d’une biche qui donne naissance à une paire de faons, et observez comment elle s’en occupe et les guide
NARRATEUR : C’est le printemps, fin mai ou début juin. La femelle cerf cherche un endroit tranquille dans la prairie pour mettre au monde ses petits. Cachée par les hautes herbes, elle se couche sur le côté pour donner naissance. Lorsque les deux tiers du faon sont exposés, la biche se redresse pour que le faon puisse glisser par son propre poids. Normalement, la biche donne naissance à deux faons. Elle les nettoie immédiatement et les nourrit. Quelques heures plus tard, dès que les faons sont assez forts, la biche les emmène plus loin dans la prairie. Elle les laisse dans des endroits séparés, les plaçant parfois à plus de quarante mètres de distance. Cette précaution permet de sauver un faon si l’autre est trouvé par un prédateur.
La biche nourrit ses petits deux ou trois fois par jour. Elle masse doucement les faons avec sa langue pour stimuler leurs mouvements intestinaux et vésicaux. Dès le deuxième jour, elle encourage ses faons à se nourrir debout. Après la tétée, les faons restent immobiles dans l’herbe pendant des heures, tandis que la biche patrouille dans la prairie, toujours à l’affût des prédateurs, comme le renard roux. La seule protection des faons est leur couleur de camouflage et l’absence de presque toute odeur. En restant immobiles, ils évitent l’attention du renard. Cette immobilité s’est avérée efficace. La mère vigilante détourne l’attention du renard et le fait fuir.
Les humains présentent un danger bien plus grand pour les faons nouveau-nés. Découvrant le faon à temps, le fermier l’enveloppe dans du foin pour qu’il ne prenne pas d’odeur humaine et le place hors de danger. L’appel de détresse du faon signale sa position à la biche. Elle rassure son nouveau-né en le nourrissant immédiatement, une réponse comportementale commune à de nombreux mammifères.
A peine âgés de cinq ou six jours, les jeunes faons commencent instinctivement à imiter leur mère. Ils la suivent dans la prairie pendant qu’elle cherche de la nourriture. Imitant ses mouvements, ils mâchent et avalent leurs premières fleurs de trèfle. Après une dizaine de jours, les faons osent souvent chercher de la nourriture par eux-mêmes. Si les jeunes faons ont faim, ou s’ils se sentent négligés, ils appellent leur mère. Celle-ci, à son tour, les appelle lorsqu’elle veut les nourrir.
Lorsqu’ils ont deux ou trois semaines, les faons commencent à tester leur vitesse et leur agilité. Leurs sauts sauvages et énergiques ne perturbent pas la tranquillité de la mère. Une nouvelle perturbation étrange dans la prairie incite la biche à lancer un avertissement à ses faons. Le bruit d’un véhicule familier, comme un tracteur, ne semble pas constituer une menace.
De mai à août, les cerfs restent dans la prairie où il y a suffisamment de protection et de nourriture. À la fin du mois de juillet, les points sur le pelage des faons ont presque disparu.
À la fin de l’été, la biche est maintenant prête à s’accoupler à nouveau. Ses faons restent à une courte distance du lieu d’accouplement. Pendant la saison des amours, les mâles sont considérablement plus agressifs et se disputent les compagnes. Le plus fort chasse son rival hors du territoire. L’odorat du mâle est bien développé et il trouve facilement la trace de la biche en chaleur. Lorsqu’il s’en approche, la biche s’enfuit, entraînant le mâle dans une poursuite qui peut durer des heures et amorçant un rituel d’accouplement qui peut durer plusieurs jours. La persistance du mâle finit cependant par aboutir à l’accouplement. Une fois que la biche s’est accouplée avec le mâle, elle retourne auprès de ses jeunes faons.
Même si elle a désormais de moins en moins de lait à leur donner, la biche continue à nourrir ses faons pendant plusieurs semaines. À l’approche du froid, un jeune d’un an retourne auprès de sa mère. La biche et ses petits partent passer l’hiver dans l’enceinte protectrice de la forêt.