Sur 41 pays, seuls les États-Unis n’ont pas de congé parental payé
La part des mères qui travaillent à temps plein ou partiel aux États-Unis a augmenté au cours du dernier demi-siècle, passant de 51 % à 72 %, et près de la moitié des familles biparentales comprennent désormais deux parents qui travaillent à temps plein. Dans le même temps, les pères – qui travaillent pratiquement tous – assument davantage de responsabilités en matière de garde d’enfants, la paternité s’étant développée pour englober bien plus que le simple fait de ramener le bacon à la maison.
Malgré ces transformations, les États-Unis sont le seul pays parmi 41 nations qui n’impose aucun congé payé pour les nouveaux parents, selon des données compilées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et actualisées en avril 2018. La plus petite quantité de congé payé exigée dans l’une des 40 autres nations est d’environ deux mois.
En comparaison, l’Estonie offre plus d’un an et demi de congé payé aux nouveaux parents – de loin la prestation la plus élevée fournie par l’un des pays représentés. Un certain nombre de pays – la Bulgarie, la Hongrie, le Japon, la Lituanie, l’Autriche, la Slovaquie, la Lettonie, la Norvège et la Slovénie – offrent également plus d’un an de congés payés.
Les statistiques de l’OCDE classent le montant total des congés disponibles pour les nouveaux parents en trois catégories : 1) le congé de maternité, offert aux mères au moment de la naissance ou de l’adoption ; 2) le congé de paternité, offert aux pères au moment de la naissance ou de l’adoption ; et 3) le congé parental, qui est généralement offert après le congé de maternité ou de paternité. Dans certains cas, le congé parental est spécifiquement attribué aux mères uniquement ou aux pères uniquement. Dans d’autres cas, il est disponible pour l’un ou l’autre des parents.
Dans 20 des 41 pays, la majorité de tous les congés payés disponibles est allouée au congé de maternité. En fait, dans six pays – le Canada, Israël, la Slovaquie, la Suisse, le Costa Rica et la Nouvelle-Zélande – le congé de maternité représente la totalité des congés payés disponibles liés à la naissance ou aux soins d’un enfant. Aucun congé n’est disponible pour les nouveaux pères.
Alors que le congé payé est dominé par le congé pour les mères, un congé réservé spécifiquement aux pères est désormais disponible dans 34 des 41 pays représentés dans les données. Dans la plupart des cas, le montant du congé payé spécifiquement destiné aux pères est relativement modeste – environ deux semaines ou moins. Il existe toutefois quelques exceptions. Au Japon, près de la moitié du congé payé disponible pour les nouveaux parents – 30 semaines – est réservée aux nouveaux pères. Et en Corée, les hommes se voient attribuer l’équivalent d’environ 15 semaines de congé payé. Le Portugal, la Norvège, le Luxembourg, la Suède et l’Islande sont également relativement généreux à cet égard, offrant environ deux mois de congé ou plus aux nouveaux papas.
Ces estimations sont basées sur un « équivalent à taux plein ». Cette mesure est calculée par l’OCDE comme étant le nombre total de semaines de tout congé payé disponible pour un nouveau parent, multiplié par le taux moyen de remboursement des gains pour ces semaines de congé. (Si de nombreux pays remboursent 100 % du salaire moyen ou un peu moins, notamment pour le congé de maternité, moins de 30 % du salaire moyen est remboursé dans d’autres situations de congé payé.)
Il est important de noter que si les États-Unis sont le seul pays à ne pas avoir de mandat national en matière de congé payé, la Californie, le New Jersey, New York, Rhode Island et le district de Columbia ont tous mis en place des plans de congé payé mandatés par les États. L’État de Washington a adopté un programme de congé payé mandaté par l’État en 2017 ; il entrera en vigueur au début de 2020.
Au niveau fédéral, la Chambre des représentants des États-Unis a récemment adopté un projet de loi qui offrirait aux travailleurs fédéraux – femmes et hommes – 12 semaines de congé payé pour prendre soin d’un nouveau-né ou d’un enfant adopté. Le Sénat devrait voter sur la mesure cette semaine, et le président Donald Trump a indiqué son soutien au plan.
Note : Il s’agit d’une version mise à jour d’un billet initialement publié le 12 décembre 2013.