Vous et vos hormones

Noms alternatifs de l’hormone lutéinisante

Hormone de stimulation des cellules interstitielles ; hormone lutéinisante ; lutropine ; LH

Qu’est-ce que l’hormone lutéinisante ?

L’hormone lutéinisante, comme l’hormone folliculo-stimulante, est une hormone gonadotrophique produite et libérée par les cellules de l’hypophyse antérieure. Elle joue un rôle crucial dans la régulation de la fonction des testicules chez l’homme et des ovaires chez la femme.

Chez l’homme, l’hormone lutéinisante stimule les cellules de Leydig dans les testicules pour produire de la testostérone, qui agit localement pour favoriser la production de sperme. La testostérone exerce également des effets tout autour du corps pour générer des caractéristiques masculines telles que l’augmentation de la masse musculaire, l’élargissement du larynx pour générer une voix grave, et la croissance des poils du visage et du corps.

Chez les femmes, l’hormone lutéinisante remplit des rôles différents dans les deux moitiés du cycle menstruel. Au cours des semaines 1 à 2 du cycle, l’hormone lutéinisante est nécessaire pour stimuler les follicules ovariens dans l’ovaire afin de produire l’hormone sexuelle féminine, l’œstradiol. Aux alentours du 14e jour du cycle, une poussée des niveaux d’hormone lutéinisante provoque la déchirure du follicule ovarien et la libération d’un ovocyte (œuf) mature par l’ovaire, un processus appelé ovulation. Pendant le reste du cycle (semaines trois à quatre), les restes du follicule ovarien forment un corps jaune. L’hormone lutéinisante stimule le corps jaune pour qu’il produise de la progestérone, qui est nécessaire pour soutenir les premiers stades de la grossesse, si la fécondation a lieu.

Comment l’hormone lutéinisante est-elle contrôlée ?

La sécrétion de l’hormone lutéinisante par l’hypophyse antérieure est régulée par un système appelé axe hypothalamo-hypophyso-gonadique. L’hormone de libération de la gonadotrophine est libérée par l’hypothalamus et se lie aux récepteurs de l’hypophyse antérieure pour stimuler à la fois la synthèse et la libération de l’hormone lutéinisante (et de l’hormone folliculo-stimulante). L’hormone lutéinisante libérée est transportée dans la circulation sanguine où elle se lie aux récepteurs des testicules et des ovaires pour réguler leurs sécrétions hormonales et la production de sperme ou d’ovules.

La libération d’hormones par les gonades peut supprimer la sécrétion de l’hormone de libération de la gonadotrophine et, à son tour, de l’hormone lutéinisante par l’hypophyse antérieure. Lorsque les niveaux d’hormones provenant des gonades diminuent, l’inverse se produit et l’hormone de libération de la gonadotrophine et donc l’hormone lutéinisante augmentent. Ce phénomène est connu sous le nom de rétroaction négative.

Chez les hommes, la testostérone exerce cette rétroaction négative et chez les femmes, les œstrogènes et la progestérone exercent le même effet, sauf au milieu du cycle menstruel. À ce moment-là, les sécrétions élevées d’œstrogènes par l’ovaire stimulent une poussée d’hormone lutéinisante par l’hypophyse, ce qui déclenche l’ovulation.

Le réglage fin de la libération de l’hormone lutéinisante est vital pour maintenir la fertilité. Pour cette raison, des composés conçus pour imiter les actions de l’hormone de libération de la gonadotrophine, de l’hormone lutéinisante et de l’hormone folliculo-stimulante sont utilisés pour stimuler la fonction gonadique dans les techniques de conception assistée telles que la fécondation in vitro (FIV). La mesure des niveaux d’hormone lutéinisante présents dans l’urine peut être utilisée pour prédire le moment de la poussée d’hormone lutéinisante chez la femme, et donc de l’ovulation. C’est l’une des méthodes employées dans les kits de prédiction de l’ovulation utilisés par les couples souhaitant concevoir.

Que se passe-t-il si j’ai trop d’hormone lutéinisante ?

Trop d’hormone lutéinisante peut être une indication d’infertilité. La sécrétion de l’hormone lutéinisante étant étroitement contrôlée par l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique, des taux élevés d’hormone lutéinisante dans le sang peuvent indiquer une diminution de la production de stéroïdes sexuels par les testicules ou les ovaires (par exemple, comme dans l’insuffisance ovarienne prématurée).

Le syndrome des ovaires polykystiques est une affection courante chez les femmes associée à des taux élevés d’hormone lutéinisante et à une fertilité réduite. Dans cette condition, un déséquilibre entre l’hormone lutéinisante et l’hormone folliculo-stimulante peut stimuler une production inappropriée de testostérone.

Des conditions génétiques, telles que le syndrome de Klinefelter et le syndrome de Turner, peuvent également entraîner des niveaux élevés d’hormone lutéinisante. Le syndrome de Klinefelter est un trouble exclusivement masculin et résulte du port d’un chromosome X supplémentaire (de sorte que les hommes ont des chromosomes XXY, plutôt que XY). En conséquence, les testicules sont petits et ne sécrètent pas suffisamment de testostérone pour assurer la production de spermatozoïdes. Le syndrome de Turner est un trouble exclusivement féminin causé par la délétion partielle ou totale d’un chromosome X (les femmes ont donc des chromosomes XO au lieu de XX). Chez les patientes atteintes, la fonction ovarienne est altérée et, par conséquent, la production d’hormone lutéinisante augmente pour tenter de stimuler la fonction ovarienne.

Que se passe-t-il si j’ai trop peu d’hormone lutéinisante ?

Une trop faible quantité d’hormone lutéinisante entraînera également une infertilité chez les hommes et les femmes, car un niveau critique d’hormone lutéinisante est nécessaire pour soutenir la fonction testiculaire ou ovarienne.

Chez les hommes, un exemple d’une affection où l’on trouve de faibles niveaux d’hormone lutéinisante est le syndrome de Kallmann, qui est associé à une déficience de la sécrétion de l’hormone de libération de la gonadotrophine par l’hypothalamus.

Chez les femmes, un manque d’hormone lutéinisante signifie que l’ovulation ne se produit pas et que les règles peuvent ne pas survenir régulièrement. Un exemple d’une condition qui peut être causée par une trop faible quantité d’hormone lutéinisante est l’aménorrhée.

Dernière révision : Feb 2018