Québec

Histoire

Le premier Européen à visiter la région fut l’explorateur français Jacques Cartier, qui cherchait une route vers l’Asie ainsi que des minéraux précieux comme l’or et les diamants. Lors de son deuxième voyage en Amérique du Nord, il a remonté le Saint-Laurent en 1535 et a hiverné dans le village indien huron de Stadacona (le site de la ville moderne de Québec). Cartier a fait un troisième et dernier voyage dans la région en 1541, amenant des colons pour établir une colonie française à Stadaconé, mais ils ont abandonné cet effort après quelques années. Ce n’est que lorsque les fourrures sont devenues une marchandise exceptionnellement précieuse, en 1600, que les Français ont recommencé à s’intéresser au maintien du contrôle de la Nouvelle-France. En 1608, Samuel de Champlain installe la première base permanente au Canada à Québec, qui devient un poste fortifié pour le commerce des fourrures. Le Saint-Laurent et ses affluents donnent aux Français le meilleur accès à l’intérieur de l’Amérique du Nord et le contrôle du commerce des fourrures, un avantage que les Britanniques veulent obtenir. Québec, la gardienne de la Nouvelle-France, est constamment menacée. En 1629, il est capturé par les Britanniques, qui le tiennent jusqu’en 1632, date à laquelle le traité de Saint-Germain-en-Laye le restitue à la France. Les Britanniques ont tenté à plusieurs reprises de s’emparer de cette place forte, mais toutes ont échoué jusqu’à la célèbre bataille de Québec sur les plaines d’Abraham (adjacentes à la ville) en 1759, au cours de laquelle les Français ont été vaincus. Peu de temps après, la plupart des territoires détenus par les Français en Amérique du Nord sont cédés à la Grande-Bretagne par le traité de Paris en 1763.

Guerre française et indienne

En 1759, pendant la guerre française et indienne, les troupes britanniques débarquent en amont de Québec et défont les troupes françaises sur les plaines d’Abraham.

Bibliothèque du Congrès, Washington, D.C.

La guerre dans la région ne se termine pas pour autant avec la prise de la Nouvelle-France. La Grande-Bretagne a renforcé les défenses militaires de la ville à temps pour repousser une attaque pendant la Révolution américaine lors de la deuxième bataille de Québec en 1775. La séparation des États-Unis de l’Amérique du Nord britannique a eu d’importantes répercussions culturelles, économiques et politiques pour le Québec. En vertu de l’Acte de Québec de 1774, les Canadiens français ont conservé leur langue, leur religion et d’autres institutions culturelles, ce qui a permis à la ville de Québec de rester un centre de la culture française. Avec l’arrivée des Loyalistes déplacés à la suite de l’indépendance américaine, la colonisation (principalement à l’ouest de Québec) s’est accrue, tout comme le commerce avec la Grande-Bretagne, dont une grande partie passait par le port de Québec, ce qui a élevé le statut économique de la ville. L’augmentation de la population anglophone a contribué à l’adoption par le Parlement britannique de l’Acte constitutionnel (1791), qui a divisé la grande colonie de Québec en deux provinces : le Haut-Canada (aujourd’hui la province de l’Ontario) et le Bas-Canada (aujourd’hui la province de Québec). La ville de Québec, ancienne capitale de la colonie, est restée la capitale du Bas-Canada. Elle a été constituée en 1832 et a reçu sa véritable charte en 1840, l’année où le Parlement a voté pour réunir le Haut et le Bas-Canada en tant que province du Canada. En 1864, la ville est le site de la conférence des colonies de l’Amérique du Nord britannique réunies pour planifier la confédération du Canada, qui est réalisée en 1867, après l’adoption de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique.

Représentation contemporaine de l’attaque britannique infructueuse de la ville de Québec en 1690.

Library of Congress, Washington, D.C.

Carte du Québec (v. 1900), tirée de la 10e édition de l’Encyclopædia Britannica.

Encyclopædia Britannica, Inc.

La base économique de la ville de Québec était soumise à des conditions d’essor et de ralentissement. Après la prise de contrôle de la Nouvelle-France par les Britanniques, Montréal a acquis la position économique dominante dans la province, tandis que Québec est devenue une ville portuaire exposée aux cycles économiques de la demande de ressources. La croissance démographique de la ville de Québec est également relativement lente par rapport à celle de Montréal. Pourtant, de la fin des années 1700 au milieu des années 1800, la demande britannique de produits forestiers a alimenté l’économie de Québec, et la ville est devenue le principal site d’importation et d’exportation britannique ainsi que le port d’entrée de nombreux immigrants. L’activité forestière a également stimulé une importante industrie locale de construction navale. Cette position économique favorable a toutefois été érodée par le développement de technologies à base de vapeur et d’acier pour les navires et les lignes ferroviaires. Les navires en bois ne sont plus demandés et les premières lignes ferroviaires relient Lévis (de l’autre côté du fleuve) à Montréal plutôt qu’à Québec. De plus, le canal Érié – qui reliait le sud de l’Ontario et les lignes ferroviaires de Montréal à Portland, dans le Maine – détournait le bois et les autres marchandises du fleuve Saint-Laurent et de la ville de Québec. Les améliorations apportées à la navigation le long du Saint-Laurent entre Québec et Montréal et la dépendance croissante à l’égard des navires à vapeur ont contribué à ce que la ville de Québec soit contournée au profit de Montréal. Le retrait de l’armée britannique en 1871 est un autre coup dur pour l’économie de la capitale. Néanmoins, certaines manufactures à forte intensité de main-d’œuvre (notamment des tanneries, ainsi que des fabricants de vêtements et de chaussures) sont restées actives et, avec le développement de l’énergie hydroélectrique peu coûteuse, une usine de pâtes et papiers s’y est installée dans les années 1920 ; dans les années 1970, une raffinerie s’y était ajoutée.

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