Journée de toutes les âmes : Réflexions, traditions et prières
Si vous passiez devant ma paroisse lors de votre promenade sombre et humide le soir du 2 novembre dans les années passées, vous auriez entendu les accents du Requiem de Mozart dériver vers l’extérieur depuis les portes de bronze de la cathédrale St. James, à Seattle.
Depuis plus d’une décennie, St. James donne une messe complète avec chœur et orchestre pour prier pour ceux qui sont morts. Pendant la procession, les registres funéraires sont portés et reçoivent une place d’honneur à la crypte de la cathédrale pendant la messe.
Les registres contiennent les noms de tous ceux qui ont été enterrés de la cathédrale au cours des 100 dernières années.
Le 2 novembre, en tant qu’église, nous observons le jour de toutes les âmes, un jour de prière et de souvenir pour les âmes de ceux qui sont morts. Ce jour conclut la saison de ce que l’on appelait autrefois le Allhallowtide, qui comprend la Toussaint et sa veille, Halloween.
Le 1er novembre, jour de la Toussaint, nous nous souvenons de ceux qui sont morts « dans la grâce et l’amitié de Dieu et qui sont parfaitement purifiés » et ont atteint le ciel (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1023). Le jour de la Toussaint, nous prions pour ceux dont le péché véniel les a rattrapés au purgatoire.
La pandémie a mis en suspens la tradition de ma paroisse cette année mais ne peut pas mettre en suspens nos prières. En cette période où la mort est passée au premier plan de nos pensées, prier tendrement pour ceux que nous avons perdus cette année et les années passées nous rapproche de notre Seigneur.
Dans les années passées, l’école catholique de mes enfants a demandé aux enfants d’écrire les noms des défunts sur des feuilles de papier de construction aux couleurs de l’automne. Les feuilles sont scotchées dans la chapelle pour rappeler aux paroissiens et aux élèves de prier pour les personnes nommées.
Mes enfants ont toujours trouvé du réconfort en retrouvant les noms de ceux qu’ils ont aimés et qui ont été aimés en tapissant les murs de l’église.
Une autre tradition que j’ai trouvée tout à fait charmante est que les enfants apportaient des photos de ces âmes perdues pour un autel commun. Notre école est particulièrement diverse, alors voir ces photos des familles aux côtés desquelles nous avons élevé des enfants pendant des années m’a fait me sentir particulièrement proche d’elles. Quel cadeau que de prier à leurs côtés pour leurs êtres chers.
Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas perpétuer cette tradition dans « l’école Zoom ». Nous pouvons créer notre propre espace pour commémorer nos proches et nous rappeler de prier pour eux. Je remarque que les enfants sont réconfortés dans cette pratique car les noms et les photos nous rappellent des histoires que nous partageons ensemble.
Je ne peux pas laisser passer le jour de la Toussaint sans contempler ma propre mort. C’est une ancienne tradition chrétienne appelée « memento mori », traduite par « souviens-toi que tu mourras ».
Il ne s’agit pas d’une réflexion morbide ou mélancolique, mais d’un appel à bien vivre. Nous ne savons pas combien de jours nous sont donnés. Nous sommes appelés à vivre chaque jour comme quelqu’un qui aime notre Seigneur et qui est aimé par lui.
Nous ne pourrons peut-être pas nous réunir à la grande cathédrale cette année pour prier le jour de la Toussaint, mais je peux appuyer sur la lecture de mon iPhone jusqu’à ce que le Kyrie de Mozart remplisse notre salon et allumer des bougies avec ma famille et prier :
Notre Père miséricordieux,
Nous sommes reliés les uns aux autres dans votre merveilleuse nuée de témoins. Nous avons vu des lueurs de ta gloire et nous savons que tu nous aimes et que tu désires que nous soyons unis à toi. Nous prions pour les êtres chers qui sont morts. Que leur pénitence soit courte, afin qu’ils puissent entrer dans la plénitude de ta grâce. Que ta lumière brille sur eux. Que tu leur accordes le repos éternel. Amen.